La campagne "coop", j'insiste bien là-dessus, ne vous tiendra en haleine qu'une poignée d'heures suivant votre affinité avec le genre, et surtout votre motivation. Qu'on se le dise tout de suite, ce n'est pas grâce à son mode histoire que Call of Duty Black Ops 7 arrivera à tirer son épingle du jeu, loin de là. Je n'ai pas peur de dire d'ailleurs que c'est même plutôt un poids qui le tire vers le fond.  C'est bien simple, si l'on ne vous dit pas que vous jouez à un Call of Duty, il est probable que vous ne le sachiez même pas. On nous a bien prévenu que l'histoire serait atypique et que la campagne prend de gros risques. Si d'un point de vue narratif c'est intéressant, dans les faits ça ne l'est absolument pas et c'est même soporifique par moments, voire même catastrophique.

Que vaut la campagne « coop » de Call of Duty Black Ops 7 ?

Les mots sont durs, mais sont pourtant ce qui synthétise au mieux mon expérience sur cette dernière. On suit le fiston Mason, aux alentours de 2035, bien après les événements de Black Ops 2. Pour une raison que l'on ignore (en tout cas avant la première mission), Menendez est de retour et met encore le monde à feu et à sang avec l'aide de la Guilde, une corporation spécialisée dans l'armement et la recherche notamment.  Mason et son petit commando, tous liés par des implants cybernétiques, se rendent donc dans la région fictive d'Avalon sur les traces de cette menace. Sur place, l'opération dérape et une puissante arme chimique, le Berceau, se déverse dans la vallée. C'est le début des festivités.

Pour celles et ceux qui ont fait la campagne de COD Black Ops 6, vous savez d'ores et déjà où le jeu va vous emmener. L'exposition au Berceau provoque de puissantes hallucinations, et cette version-là est encore plus violente que la précédente. Une excuse parfaite pour COD Black Ops 7, qui va pouvoir justifier son carnaval des horreurs et son grand n'importe quoi.

Call of Duty Black Ops 7
Bienvenue à Avalon, la carte (ou une partie) prochainement disponible dans Warzone ©KiKitoès pour Gameblog

Inception sous LSD

Les 11 missions de la campagne ne seront donc qu'une succession de balades et d’objectifs insipides sur la future carte qui sera disponible dans Warzone via le nouveau mode Blackout, Avalon, et de missions complètement What the Fuck qui ne profiteront même pas d'une bonne mise en scène. Ces dernières nous feront revivre les pires traumatismes de l'escouade, tout en retapant en même temps dans les souvenirs des fans les plus hardcores. Le jeu revisitera certains événements connus de la franchise Black Ops et ne manquera pas de venir chatouiller la fibre nostalgique des plus sensibles.

Comme MW3 en son temps, Call of Duty Black Ops 7 n'est qu'un énorme sac d'easter eggs qu'il tente de justifier, au premier degré, par une narration bancale et ce joker de l'hallucination collective due au Berceau. Le résultat n'est clairement pas à la hauteur, même si le délire à la Inception est amusant sur le papier. Lorsque l'on ne crapahute pas sur la carte Warzone, on a donc des missions plus linéaires comme la licence nous y a habitués, sauf qu'ici elles se passent presque toutes dans un délire sous LSD. Machettes géantes qui tombent du ciel, distorsions de l'espace, zombies, monstres démoniaques, superpouvoirs en guise de gadgets et des boss titanesques semblent être tout droit sortis d'un (mauvais) Resident Evil. C'est un foutoir, il n'y a pas d'autre mot.

C'est tout sauf amusant

À trop vouloir en faire, Call of Duty Black Ops 7 dilue tout son propos et perd totalement pied. Les passages dans la carte Warzone relèvent du pur nanar ou si l'on se moque réellement de nous, on ne sait pas vraiment. La carte est vide et clairement pas adaptée pour des missions censées être scénarisées. Les ennemis semblent balancés là pour juste pour dire, la mise en scène est absente... c'est la cata. Pire, on a le droit à du recyclage affolant. On retrouve notamment des cartes multijoueur entières issues de tous les Black Ops, et une tonne d’assets du jeu de l'année dernière, notamment les monstres.

La nostalgie fonctionnera un temps, mais c'est surtout la redite et un vif sentiment de recyclage abusé qui prendra le dessus. Les ennemis débarquent quant à eux par paquets de 15 ou 20, sans une once d'IA pour les aider à faire quelque chose de leurs dix doigts virtuels. Leur comportement est irrationnel, erratique, voire même lunaire. Il n'est pas rare qu'ils se rassemblent tous en tas bien serré en nous regardant fixement, ou se figent devant nous en tirant sans bouger. De la vraie chair à canon qu'il sera pourtant long d'éliminer, puisqu'ils résistent beaucoup trop à nos balles.

Call of Duty Black Ops 7
On peut jouer à la troisième personne si on le souhaite (je le déconseille ) ©KiKitoès pour Gameblog

Pour une raison que l'on ignore complètement, les ennemis ont désormais des barres de vie, à l'instar d'un Borderlands 4. Certains ont même parfois de l'armure. Les gunfights sont donc souvent interminables et totalement dénués d'intérêt, d'autant que les sensations de tir ne sont clairement pas au rendez-vous. Les ennemis sont en prime tous clonés et n'ont que peu d'archétypes pour nous maintenir éveillés (sniper, exécuteur, gardien…). Pire encore, parfois, c'est tout bonnement un festival du grand n'importe quoi et l'on ne comprend plus rien. 

On se bat contre des soldats en combinaison blanche, des robots, puis des entités démoniaques, parfois tout ça en même temps… c'est la foire. Quant aux quelques bonnes idées, elles sont totalement étouffées par une avalanche de problèmes, sans parler de la technique. La carte Warzone est par exemple franchement vilaine, c'est bourré d'aliasing, de clipping etc c'est très fluide. Cependant entre ça, les décors vides et le recyclage à gogo, c'est difficile de trouver quoi que ce soit de séduisant dans cette campagne de COD Black Pos 7, et c’est sans parler de l'absence de vraie touche artistique. 

Du Warzone dans la campagne… pourquoi ?

Tous les Black Ops ont joué cette carte, tous ont réussi à garder une certaine cohérence et à amener de la surprise, notamment BO6 qui jouait à fond la carte de l'hallucination. Là, Call of Duty Black Ops 7 s'en sert juste comme prétexte en surexploitant le filon pour s'autoriser à balancer tout et n'importe quoi sans se prendre la tête à rendre ça crédible. La mayonnaise ne prend absolument pas. Encore moins lorsqu'on se rend compte que l'on y joue comme on jouerait à Warzone.

MW3 l'avait fait en son temps et ce n'était déjà pas une bonne idée. Les objets planent au-dessus du sol, on peut se mettre des plaques que l'on trouve un peu partout, tout est mis en surbrillance, il y a un système de rareté d'armes (que l'on peut même améliorer), sans compter des coffres à trouver comme dans le battle royale. On enfonce le clou ? Des largages de caisses sont aussi de la partie lors de certains affrontements de boss interminables.

call of duty black ops 7 campagne test
Il y a un vrai gros retard technique (ici, le jeu est en ultra sur PC en 4K à plus de 140fps) ©KiKiToès pour Gameblog

La campagne COOP et non pas SOLO

Sachez enfin que la campagne, si elle est jouable en solo, n'est clairement pas faite pour ça. Campagne "coop", c'est telle qu'elle est vendue et telle qu'il faut la prendre. Elle nécessite donc une connexion obligatoire et créera forcément un salon. Même si vous êtes seul et que vous ne souhaitez pas remplir l'escouade. Jeu en ligne oblige, les checkpoints ne sauvegardent pas la progression. Autrement dit, si vous quittez la mission, il faudra tout refaire depuis le début. Certaines peuvent durer plus d'une trentaine de minutes et peuvent être de vraies purges.

Pour enfoncer le clou, il n'y a aucun menu pause et il est même possible de se faire littéralement éjecter de sa partie, quand bien même on est seul en escouade fermée. C'est juste lunaire. Et lorsque vous jouez en solo, vos coéquipiers ne vous accompagnent absolument pas. Pourtant, ils ne font qu'intervenir à la radio, comme s'ils étaient présents avec nous, jusqu'à nous lâcher des "retrouvons-nous à ce point"... sauf qu'il n'y a personne, à part durant les cinématiques.

COD black ops 7 campagne test
Voilà les ennemis de Call of Duty : Black Ops 7 qui s’entassent face à moi et m’ignorent totalement (mon camarade est quant à lui caché en haut d’une tour, hors de vue).©KiKiToès pour Gameblog

La campagne de Call of Duty Black Ops 7 ? C'est juste un grand non, mais il faut encore voir le reste

Peu inspirée, avec de bonnes idées tuées dans l'œuf et sans aucune mise en scène « à la Call of » tout reposant sur beaucoup trop de recyclage et une technique en berne… la campagne "coop" de Call of Duty Black Ops 7 est ratée et elle n'apporte strictement rien. On ne retiendra qu'un peu d'XP pour notre compte et nos armes, ainsi que des camouflages exclusifs. Elle se conclut pourtant en fin ouverte pour nous lancer dans son mode Endgame. Pour l'heure, je n'ai pas pu y toucher, mais ce dernier promet d'être consistant sur le papier. La vaste carte d'Avalon est ici divisée en secteurs et il sera question d’y incarner des opérateurs aux talents particuliers, tout en les faisant monter de niveau. En espérant que jouer sur la carte d'Avalon ait ici un vrai sens, contrairement à la campagne principale où l'on sent surtout le recyclage et la facilité. 

Heureusement, si la campagne n'est clairement pas un argument en sa faveur, Call of Duty Black Ops 7 propose une tonne d'autres choses à faire. Son mode Endgame, qui méritera un vrai tour d'horizon, des modes Zombies qui promettent d'être aussi fun que complets et évidemment son multijoueur et ses 18 cartes de lancement. Il me reste donc encore beaucoup à voir avant de trancher. On se donne rendez-vous dans quelques jours.